Cosmogonies (8 janvier – 7 février 2015) présentée à la Galerie Arnaud Lefebvre, est la première exposition en solo de la jeune commissaire d’exposition Sonia Recasens. L’exposition se veut une rencontre entre trois univers artistiques : Hessie, Kapwani Kiwanga et Myriam Mihindou, qui questionnent les notions de temporalité et de spiritualité. IAM Magazine revient sur cette exposition en parcourant avec Sonia Recasens les méandres du dialogue entre les œuvres des trois artistes.

Myriam Mihindou, Caisson d’argile, 2000-2014, détail triptyque cibachrome couleur © Myriam Mihindou

IAM : Pouvez-nous nous décrire votre parcours ? Quelles ont été vos motivations afin de devenir commissaire d’exposition ?

Sonia Recasens : Dès le collège, et ce malgré mon manque de culture et de connaissances, j’ai su que j’étais attirée par l’art. J’avais envie d’en savoir et d’en découvrir davantage. Une fois au lycée, j’ai donc suivi l’option « histoire de l’art ». Déjà, la thématique de la représentation des femmes m’interpellait : mon sujet de dossier pour le baccalauréat était L’érotisme et la représentation des femmes dans l’art au tournant du 20ème siècle. Après ces trois années d’initiation à l’histoire de l’art, j’ai entendu différents discours selon lesquels le domaine de la culture était fermé et synonyme de précarité ; ceci a contribué à renforcer ma motivation pour m’inscrire dans le champ de l’art. J’ai donc poursuivi une formation classique à l’Université Lyon II puis à Paris I. Pour mes mémoires de recherches universitaires, je me suis plus intéressée au statut des femmes artistes, à travers la représentation de leurs corps, mais aussi à travers leur visibilité dans l’histoire de l’art et sur le marché de l’art. Durant près de huit années d’études, seules trois artistes ont été mentionnées dans mes cours, dont une présentée comme un homme : Joan Mitchell (Rires).

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